[Chapitre 4] Séciv et la forêt des Imas

C’est sous un clair de lune voilé par les nuages que Kayme et son tifoux Yuuki s’enfonçaient au plus profond de Séciv, le quartier des vices d’Astrub. Mendiants, voleurs, prostituées peuplaient cet endroit… ainsi que des crapules de la pire espèce et des informateurs attirés par les bourses pleines. Les pas de Kayme résonnaient sur les galets des rues désertes : elle était vêtue d’une longue cape bleu nuit dont la capuche dissimulait entièrement son visage. Sa mine, si on avait pu la voir, était sombre, son regard, perdu dans ses pensées : cet endroit lui rappelait décidément de mauvais souvenirs… Elle s’arrêta enfin devant une taverne miteuse au dessus de laquelle une enseigne délabrée pendait, se ballotant dans un grincement métallique et menaçant à tout moment de tomber. Sur l’enseigne, on pouvait y lire « Aux trois Ep’Hines » sous un dessin représant trois roses noirs épineuses entrelacées. Kayme ouvra les portes battantes et entra : la taverne était sombre et avait pour éclairage une unique lanterne qui pendait au plafond. Sur les tables étaient posé, des bougies dont la flamme révélait faiblement les silhouettes encapuchonnées dans des capes marrons buvant leurs bières. Elle se dirigea vers une table vide, ne suscitant aucune attention des clients à son passage, puis s’assit, les doigts croisés.

- Qu’est ce qu’je vous sert ? dit une voix grave et bourrue derrière elle.

- Du saké et une bière… répondit Kayme sans se donner la peine de regarder en direction du tavernier à la carrure imposante.

Sirotant sa coupe remplie de saké, Yuuki allongé à ses pieds, les oreilles tendues, Kayme attendait… Les battants de la porte se poussèrent une nouvelle fois pour laisser entrer une masse encapuchonnée imposante. Après avoir rapidement balayé la salle du regard, le nouveau venu s’avança vers la table de Kayme, tira une chaise et posa son énorme corps dessus. Avant d’échanger un traître mot, Kayme poussa du dos de la main la bière dans sa direction et déposa une petite bourse remplie de kamas.

- Tu as ce que je t’ai demandé ? commença Kayme, sur un ton dénué de politesse.

Sans lui répondre, le sadida jeta devant Kayme un parchemin, et commença à vider goulûment sa choppe de bière. Kayme jeta un rapide coup d’œil sur le parchemin puis :

- C’est bien beau tout cela, mais il manque l’essentiel…

- Les temps sont durs… répondit le sadida masqué, tout en poussant sa chope vide vers son interlocutrice. Et je risque gros sur ce coup là…, ajouta-il d’une voix grave, enrouée.

Kayme interpella le tavernier pour qu’il remplisse la chope de bière, puis jeta une bourse cinq fois plus grosse devant son indic. Après avoir soupesé la bourse, visiblement satisfait, le sadida encapuchonné jeta un autre parchemin. Il fit un rapide tour de salle du regard puis rapprochât sa capuche de celle de Kayme pour qu’ils ne soient pas entendus par des oreilles indiscrètes :

- Il y a la dedans la liste des membres de la guilde des Imas, les lieux où ils ont l’habitude de faire des coups, ainsi que la localisation de leurs différents repères, commença-t-il dans un murmure rauque à peine audible. Puis il sortit trois photos et continua : eux ce sont les trois généraux en chefs, les trois frères et sœurs Renraw du nom de Okkay, Okkaw et Tod ; chacun d’eux dirige une unité dans la guilde…

Pendant que Kayme écoutait les dires de son interlocuteur masqué, elle regardait avec minutie toutes les informations contenues dans les parchemins :

- Et leur chef ? Celui qui dirige toute la guilde…

A cette question le sadida remua nerveusement sur la chaise : ses mains poilues se posèrent sur ses cuisses et ses doigts se mirent à s’agiter.

- Je… je ne sais pas qui les dirige, je…

Avant que le sadida n’ait pu finir sa phrase, une bourse identique à la précédente était apparue sous son nez.

- Avec tout cela, tu pourras t’offrir des vacances au soleil sur l’île Moon, alors parles. De plus… La sram sortit une de ses dagues et la pressa légèrement sur le ventre du sadida : ma patience a des limites…

Le sadida hésita un moment entre partir sans rien dire et l’odeur alléchante de l’argent, mais le contact pointu de la dague sur son abdomen acheva de le décider :

- Très bien, j’accepte… dit-il dans un souffle. Puis il se rapprocha très près de Kayme, si près qu’elle pouvait sentir son haleine chaude et nauséabonde, tellement elle empestait l’alcool et la cigawette : il… il était le sous-chef d’Alestar Orchideus… en fait, pour être exact, Alestar n’était plus considéré par ses hommes depuis un moment. Il avait perdu son charisme et son autorité auprès de ses hommes, alors que « lui » a toujours été craint et respecté de tout temps…et depuis peu « il » guettait le moment propice où Alestar tomberait pour substituer sa place...

Le sadida marque un courte pause puis reprit sur un ton encore plus faible, presque apeuré :

- « Cet homme » est aussi bon guerrier « qu’ il » est cruel et sanguinaire ; son mini champion à ses côtés, « il » écrase quiconque se dresse sur son passage : son nom suffit à faire trembler le plus brave de ses ennemis et…

- Son nom… ! dit Kayme d’un ton sec, montrant son impatience, et appuyant un peu plus sa dague…

- Le sadida déballa sa phrase à toute allure : Il est toujours accompagné d’un mini champion, son familier de guerre, qui a la faculté de parler et de dévorer un nombre de personne incalculable. Ils s’appellent Xé…

Tout se passa très vite : Yuuki leva les oreilles et poussa un grognement vif, suivi du son de deux traits que l’on venait de tirer : un se planta directement dans la carotide du sadida masqué, qui tomba à la renverse de tout son poids, se vidant de son sang, tandis que le deuxième manqua Kayme d’un cheveu qui eut juste le temps de rouler par terre. Néanmoins, elle avait maintenant un joli trou dans sa capuche. La silhouette près de la fenêtre s’évapora. A quatre pattes, Kayme arriva à la hauteur du sadida, tentant vainement d’arrêter le flot de sang qui s’écoulait de son cou à l’aide de sa cape. Sentant ses forces le quitter, le sadida tenta péniblement d’articuler quelques mots : Kayme rapprocha son oreille de sa bouche pour parvenir à saisir ses propos inaudibles. Puis il rendit l’âme dans les bras de Kayme.



L’agitation qui avait eu dans la taverne eut tôt fait de se répandre dans le quartier. Kayme et Yuuki s’étaient cachés un peu à l’écart pour se faire oublier. Pendant que le croquemort traînait le lourd corps inerte du côté du cimetière, le tavernier nettoyait toute trace de l’incident : bientôt, ce lieu redeviendra tel qu’il l’a été, les rues redeviendront calmes et les gens vaqueront de nouveau à leurs occupations. L’incident de la taverne n’aura bientôt jamais existé : le corps du malheureux sera jeté dans une fosse de fortune et personne ne viendrait le pleurer.
Devant l’entrée du cimetière, une silhouette vêtue d’une cape pourpre ensanglantée au côté d’un petit tifoux se dressa devant le croquemort, lui en barrant l’accès. Elle marcha à la hauteur de ce dernier et lui tendit une bourse remplie de kamas, puis lui dit :

- Faites lui une belle sépulture. Après tout, pensa Kayme pour elle-même, ce pauvre bougre le méritait bien. Grâce à lui, elle détenait des informations de la plus haute importance sur les Imas.

Le croquemort fit une grimace lui fendant le visage en deux, signifiant un acquiescement forcé. Accompagnant du regard le croquemort à l’ouvrage, Kayme veillait à ce que l’argent aille bien dans la sépulture et non dans le gosier de ce dernier. Une fois le travail achevé, Kayme déposa quelques fleurs de lin sur la tombe puis donna un pourboire au croquemort, avant de quitter cet endroit.



L'aube perçait déjà à l'horizon. Astrub se tenait maintenant loin dans le dos de Kayme qui hâtait le pas tout en lisant les parchemins que lui avait confié son indic avant de mourir : elle s’arrêta sur la dernière photo où était représenté le chef actuel des Imas et son familier, celui qui avait juré l’anéantissement de la Saphirae, à commencer par Solis le meneur de la guilde. Serrant la photo, Kayme se mit à courir, Yuuki sur ses talons, en direction du château dont elle apercevait le sommet des tours puis, d’un ton déterminé, déclara :

- A nous deux, Xétroc et Sunim, nous ne vous laisserons pas conquérir la Saphirae… !

L’aube se levait tranquillement à l’horizon et sa lumière dorée miroitait sur les armures de la petite équipée. Solis, accompagné des amis qui avaient choisi de le suivre et des soldats qu’il avait lui même entraîné, s’enfonçait dans la forêt du domaine des Saphirs. Le moral était au beau fixe et les hommes bien remontés.
« Imas, planquez-vous ! » entendait-on dans leurs rangs. « Nous venons chercher vos scalps ! »
Lance dans la main droite, targe au poignet gauche, sabre à la ceinture et casque sur la tête, ils étaient toutefois très jeunes et pour la majorité d’entre eux, cette battue faisait office de baptême du feu. Qu’à cela ne tienne : leurs chefs charismatiques sauraient les protéger.

Solis marchait en tête, engoncé dans sa lourde armure d’écailles vertes. Il avait rangé son bel écu bleu dans son dos et ses mains gantées tenaient fermement sa longue épée d’acier. A son flanc gauche, un porte-bannière marchait fièrement, le drapeau du baronna fermement tenu au dessus de sa tête. Dans toute l’équipée qui le talonnait, le moral était au beau fixe. On souriait, on levait le poing, on lançait des menaces et on serrait les dents.

Mais sitôt que le soleil eut cessé de se réfléchir sur l’acier de leurs épaulettes, le moral commença à chuter. Le silence de la forêt, l’obscurité des feuillages, les bruissements inquiétants des fourrés et la gravité des officiers entamèrent rapidement la détermination des jeunes soldats.

- Bien ! Lança Solis à ses amis, une fois qu’ils furent. La forêt n’est pas très grande et il est encore tôt : en cherchant jusqu’au soir, nous devrions avoir fini de la fouiller sans avoir à nous séparer.

Sa déclaration eut pour effet de rassurer un peu ses garçons. Evidemment, il savait que cette déclaration relevait du fantasme. Il était impossible, il s’en doutait bien, de passer les bois au peigne fin avec si peu d’hommes, surtout s’il ne fallait pas que ceux-ci ne se séparent. Mais il l’avait bien compris, l’hypothèse de séparer ses troupes encore bleues était encore moins envisageable.
En vérité, son plan était bien davantage de trouver un Imas égaré et de le faire parler que de retrouver leurs quartiers forestiers. Fourbes comme ils étaient et encore sous la protection de leur Démon sylvestre, pareille entreprise était vouée à l’échec.
Ils commencèrent donc une patrouille en bon et due forme dans la forêt que le matin encore frais, dont la lumière jouait avec les ombres des feuillages environnants, rendait verdoyante.

Une heure passa, puis deux. Solis commença a penser qu’ils ne trouveraient rien, mais tant pis. Il avait pris sa journée, armé tous ses gars, équipé un porte étendard et finalement, la forêt qui verdoyait lui offrait une ballade assez reposante. Avec un peu de chance, il trouverait un beau sanglier gras et il lancerait ses hommes pour le chasser. Ainsi, ils auront un exercice de combat et le jour où ils auraient à combattre les Imas, ils n’ignoreraient plus ce qu’est donner la mort.

L’ambiance se détendit et la peur se dissipa doucement. Finalement, allait on se battre, aujourd’hui ?

Mais alors que tous soufflaient d’aise, Solis s’arrêta net et d’un rapide mouvement de son épée, arrêta le reste de sa troupe.

Dans les fourrés avoisinants, il avait entendu du bruit.

Et ce n’était pas un sanglier.

La sentinelle faisait les quatre cent pas du haut des créneaux de l’imposant château de la Saphirae Nocturnus, guettant l’horizon avec attention. Soudain, il aperçut une silhouette pourpre courir en toute hâte en direction du château, un petit tifoux orange sur les talons. Sitôt l’avoir reconnue, la sentinelle poussa un cri vif pour que l’on abaisse le pont-levis afin de permettre le passage à Kayme.

- Merci… ! eut-elle à peine le temps de souffler pendant son bref passage devant les gardes en faction devant le pont.

Elle dévala à grande vitesse la cour pour pénétrer à l’intérieur du château. Grimpant les marches quatre à quatre, elle interpella une servante qui montait.

- Hep ! saisissant la servante par l’épaule. Pardonnez-moi : savez-vous où se trouve le baron Solis ?

- La servante, s’inclinant respectueusement : il vient de partir tout à l’heure, Dame Kayme. Messire le baron Solis accompagné des Messires Gadis, Fousbuges et Khris, viennent de lancer une battue dans la forêt des Imas avec leurs troupes à ce que j’ai entendu, Madame…

- Et merde ! lança Kayme, le juron faisant sursauter la servante, qui la regardait avec un air étonné presque réprobateur. Trop tard ! Mince… !

S’adressant à son tifoux :

- Dépêchons-nous Yuuki, nous pouvons encore les rattraper ! Ne perdons pas une sec…

Kayme s’interrompit. Yuuki venait de se positionner en chien de faïence, les oreilles rabattues vers l’arrière et poussa un long grognement en direction de l’entrée du château. Kayme détourna son regard vers la lucarne dans la direction montrée par Yuuki.

- C’est bien ce qu’il me semblait… pensa Kayme pour elle-même, inquiète, regardant alternativement Yuuki et le pont-levis. Cela confirme bien ce que je ressentais depuis notre départ d’Astrub…



Une silhouette pourpre s’avança dans la court du château en direction du pont-levis. Tout était étrangement calme et silencieux. Pas un cri de tofu, pas la queue d’un chacha. Rien. Atteignant la tour de garde, Kayme s’arrêta net. Les corps des deux gardes en faction devant l’entrée étaient étendus par terre, nageant dans la marre de leur propre sang, leurs corps transpercés de part en part d’une flèche. Elle eut à peine le temps de s’accroupir pour examiner les cadavres que le son d’un trait perça le silence pesant, la flèche se logeant dans sa poitrine, la transperçant.

- Argh… ! poussa Kayme, titubant sous le choc, sa poitrine se recouvrant très vite d’un flot de sang qui ne cessait de couler. Elle regarda en direction du haut des créneaux d’où le trait a été tiré, crachant son sang. Elle souriait…

Le pied posé sur un créneau du rempart, la main bandant son arc, la silhouette regardait d’en haut la sram couverte de sang. Un sourire étrange se dessina sur les lèvres.

- Bien joué, tu m’as repéré…

Une silhouette pourpre venait d’apparaître dans le dos du crâ, l’arc toujours bandé, tandis que la Kayme ensanglantée en contrebat disparut dans un nuage de fumée.

- Ce ne fut pourtant pas facile… reconnut Kayme. Mais Yuuki est le familier qui possède l’ouie la plus fine qui puisse exister.

- Le crâ, toujours dos à Kayme, arbora un sourire forcé : Je vois…

La sram avait déjà sorti ses dagues, tandis que Yuuki montrait les crocs. Pendant les quelques secondes où elle fixait le dos du crâ, des questions fusèrent : comment avait-t-il pu voir le château invisible à l'oeil des non membres de la Saphirae ? L'incident des deux Sadidas avec Gadis avait-il un rapport ?
Calmant son esprit, reprenant sa concentration, elle s’adressa au crâ.

- Tu me barres le passage : prépare-toi à tâter de mes dagues et des techniques de l’école Tan’toukuro. Tu vas payer pour tes crimes, à commencer par ceux de nos gardes et du sadida dans la taverne.

Le crâ se retourna dans un bruissement de cape, la faisant voler du bras où il tenait la flèche.

- Nous allons voir ça : je ne compte pas te laisser prévenir tes compagnons sur ce que ce traître t'a appris… dit-il d’une voix calme, métallique.

Puis il ajouta, le regard se noircissant, un sourire malsain, son visage se déformant d’un plaisir mauvais à la pensée de tuer :

- Tu vas connaître à tes dépends ce qu’il en coûte de se frotter aux Imas… !



Pendant ce temps, une petite boule noire s’était échappée en douce du château, empruntant un passage secret à l’arrière de ce dernier. A sa patte gauche était nouée un bandana orange imprégné de l’odeur de Solis. Aiken, le petit chienchien noir de Kayme, portait à son cou une bourse étrangement remplie et filait en direction de la terrible forêt des Imas, suivant la piste de Solis et de ses hommes. C’est alors qu’au détour d’un fourré…

La brume épaisse laissait à peine entrevoir la silhouette d'une jeune femme. Elle tenait à la main un baton à la forme étrange. "Quelle sombre soirée pour Juinssidor ! J'espère que cela ne va pas durer! Brr ! il fait froid !" pensa celle-ci. Elle s'emmitoufla dans sa cape de voyage déchirée et avança en direction du village. Elle jeta un coup d'oeil à un batiment en construction où se trouvait la taverne et soupira. "Il s'est passé trop de chose ici mais je doit y revenir". Elle croisa un sram ou deux armé armé de dagues mais furent découragés lorsqu'ils virent la poupée énorme qui la suivait. Elle traversa le village silencieux, endormi. Il y avait cependant un bruit de bagarre qui émanait d'un club inconnu des autorités qui organisait des combats de tofus à la fois sanglants et bruyants. "C'est bon de revenir chez soi !" murmura la jeune femme. Elle arriva devant une étrange batisse au dessus duquel il était inscrit en lettres sombres et non soignées : "autel de vante des cordonnié". Elle entra et sa stupeur fut telle qu'elle en tomba presque à terre. En effet, c'était un bwork qui tenait le magasin. Il était petit et trapu. La jeune femme ne se laissa pas impressionner par l'épée qu'il tenait à la main et décida tout de même d'acheter une nouvelle paire de botte même si le vendeur ne lui inspirait pas confiance. Tout en serrant son baton elle demanda : "Euh ! Je cherche une nouvelle paire de bottes, des bouftous...". Le bwork ferma les yeux et réflechit intensément. Puis au bout de quelques secondes il répondit enfin : "Toi vouloir bottes bouftou ! Reste en stock ! Moi les chercher ! 1000 kamas !"
Il alla dans la réserve et pendant ce temps Hilinia lâcha : "Astrub a bien changé tout de même"
Le bwork ne l'avait pas entendu (fort heureusement) et revint avec des bottes de bouftou neuves.
"1000 kamas ssss...ssss...sss...
- S'ilvousplait ?
- Oui ! Toi lire pensées !
- Euh.... tenez"
Il tendit une main poisseuse vers la bourse et se mit à compter sur ses doigts les pièces d'or.
"Euh eh bien... au revoir !"
Le bwork, trop absorbé par cet exercice qui nécessite toutes les capacités mentales ne répondit pas.
La jeune femme tourna dans une ruelle sombre et tombat nez-à-nez avec un homme à la carrure imposante.
"Halte qui va là ?"
Elle recoonut immédiatement l'insigne sur la poitrine de l'homme.
" Un chevalier de la Saphirae dieu merci !
- Mais euh.... Qui êtes-vous ?
- Pas le temps ! J'ai besoin d'information !
- Mais je ne vous... je ne sais pas qui vous êtes !
- Comment ? Ah oui mince mon insigne !"
Le jeune homme méfiant tenait son arme à la main toujours serrée pendant qu'Hilinia fouillait dans sa besace. Elle en sortit un insigne brillant qui portait le même symbole que celui de l'homme.
"- Alors ? Vous me croyez ?
- Qui me prouve que vous ne l'avez pas volé ?
- Si vous ne me donnez pas d'informations j'en tiendrais rapport à Solis !
- Pfoua Solis ! Il est actuellement en campagne contre les Imas !
- Vraiment ?
- Bah oui qu'il est parti ! Dans cette forêt même ! Il pointa du doigt la forêt encore plus sombre que d'habitude.
- Merci c'est tout ce que je voulais savoir !
Elle partit en trombe vers la forêt laissant le soldat seul dans cette ruelle marmonnant :"Mm... a réussi... avoir information...mm...dégradé...."

« Une embuscade ! »

Les soldats étaient paniqués. Des flèches avaient commencées à fuser de droite et de gauche : les archers invisibles, dissimulés par les fourrés, maintenaient sur eux un tir nourri, contre lequel leurs targes se révélèrent inefficaces.
Comment est-ce possible ? Comment se fait-ils que ce soit nous qui soyons attaqués ? Le casque de Solis l’empêchait de voir partout autour de lui et sa trop lourde armure l’empêchait de se mouvoir correctement. Loin devant ses hommes, il ne voyait que fuser des dizaines de traits auxquels il échappait Iop ne sait comment. Finalement, lui-même fut touché, dans son dos, part un tir qui ne lui était probablement pas destiné. S’il n’y avait placé son bouclier, sans doute aurait-il été gravement blessé.
La situation se poursuivit une dizaine de secondes. Des soldats commencèrent à tomber, transpercés de flèches ou jetés à terre par la peur, ce qui accentuaient davantage la panique des garçons encore debout. Solis tenta de rassembler ses hommes, en vain. Ses hommes étaient paniqués et l’ennemi invisible : de sa position, le baron était condamné à assister –impuissant– à la destruction de son unité et à la mort de ses hommes.
La pluie perlait avec les flèches. Les gouttes d’eaux tombaient par myriades sur les feuilles des arbres, sur lesquelles elles explosaient pour retomber sur le sol boueux. Loin de laver le sang qui commençait à souiller la forêt, elle en imprégnait le sol, le mêlait à la terre, le donnait en pâture aux arbres et aux insectes sylvestres.

Et c’est alors que la confusion était totale et que les hommes de la Saphirae étaient plus désorganisés que jamais il ne l’avaient été, que les tirs cessèrent brusquement.

Les garçons encore debout n’eurent le temps que de respirer une fois, avant qu’un cri de guerre ne surgisse des arbres. Comme des feuilles automnales, des Sadida aux poils de la couleur de leur environnement tombèrent de leurs perchoirs sylvestres, accrochés à de solides cordes de lin, lances pointées vers les restes de l’unité. Leur charge tombante, sauvage et originale, ne se heurta à aucune résistance. Ils ne trouvèrent aucun ennemi : ils ne se virent confrontés qu’à des proies. Quand ils eurent chargé à l’aide de l’inertie de leurs cordes, ils lâchèrent leurs lances devenues rouges et se saisirent d’épées et de marteaux, pour achever les blesser et combattre les derniers soldats.
Deux d’entre eux avaient même eu l’audace de prendre pour cible le baron, se propulsant dans sa direction à la façon d’un balancier rapide.

Mais Solis n’avait rien à voir avec ses soldats et bien plus qu’un simple conscrit, il était un valeureux combattant. Il esquiva la première attaque, repositionnant son épée de façon à ce que lorsque le second fut sur lui, il pût sans mal lui porter un coup dans l’abdomen.
Le premier Sadida et les deux parties du second tombèrent au sol au même moment. Le guerrier sylvestre encore vivant lâcha sa lance, devenue inutile a cause de la trop grande densité forestière, avant de mettre la main sur le pommeau d’une épée courte à sa ceinture. Mais lorsqu’il jeta un rapide coup d’œil à son ennemi, le Démon Sadida n’eut que le temps d’apercevoir la lame terrible d’un baron furieux fuser à une vitesse incroyable dans la direction de ses yeux.



Kayme esquiva le trait qui lui était destiné : revêtue de son habit de pourpre, elle profita du faible répit qui lui était accordé pour bondir sur le Cra, silencieuse et presque invisible, aguerrie à la technique de l’école tanto’kuro, pour lui donner la mort avec sa méthode habituelle. Mais alors que sa dague allait atteindre la carotide de son ennemi, celui-ci jeta sa tête en arrière et plia son corps comme un roseau, esquivant lestement l’attaque de la jeune femme.

« Vous n’êtes que des incapables ! ».

La jeune fille continua son attaque, et le Crâ ne dût sa vie qu’à un formidable réflexe, qui lui commanda de placer son arc sur la trajectoire de la dague de la sramette. Les dagues de Kayme et l’arc du bandit s’enchevêtrèrent ensuite, jusqu’à ce que finalement, les deux duellistes ne puissent plus bouger du tout.
Yuuki, le jeune Tifoux de Kayme, grognait et montrait les crocs, prêt à mordre. Hélas, que pouvait-il faire ? Les habits de cuir de l’assassin étaient bien trop épais pour ses menues quenottes, et même si l’animal était bien trop fier pour l’admettre, le Crâ l’effrayait terriblement.

« Depuis que vous n’avez plus de contre-espionage, rentrer chez vous est un jeu d’enfant ! »

Dans un ultime effort, il abandonna son arc d’un mouvement sec, dégaina deux épées courtes qui pendaient à sa ceinture et bondit à son tour sur la jeune sramette, dont les armes étaient toujours prisonnières de l’arc du bandit.

« Vous êtes tellement prévisibles ! »

Mais il reçut une violente piqûre au poignet, si douloureuse qu’il lâcha l’une de ses armes et pris de douleur, abandonna son assaut. A moitié désarmé, il fit face à une Kayme de nouveau en position Tanto’Kuro, indemne et en pleine possession de ses moyens. Lui, jeta un rapide coup d’œil à son poignet, pour constater qu’une flèche avant manqué de traverser son brassard de cuir dans lesquels elle s’était plantée.

« C’est le plus beau tir que je n’ai jamais vu, Papa ! »

Hurla Aestus, un jeune enfant aux cheveux bleus, perché non loin sur le toit d’un bâtiment. A coté de lui, son père, le vieux Nubes, sourit alors de toutes ses dents cariées et rangea son arc.
Effectivement, oui c’était pas mal, mais bon : il pouvait encore mieux faire.

Avant d’avoir lâché la corde de son arc, il avait eu une vision de géni : une tuile mal posée au dessus de la tête du crâ avait menacé tout au long du combat de lui tomber dessus et de l’assommer. En réalité, c’était elle qu’il avait visé avec sa flèche.

Mais ça, l’histoire ne le saura jamais.

Cela faisait un moment qu'Aiken, le petit chienchien de Kayme, observait le terrible combat, dissimulé dans son fourré. Comme les sadidas affluaient sur Solis depuis le début de la bataille, Aiken n'avait pas pu obtenir d'ouverture pour parvenir jusqu'à celui-ci. De plus, la scène était terrible : les combattants, alliés ou ennemis, tombaient les uns après les autres, les bruits de métal et de corps que l'on perce ou que l'on tranche étaient insupportables, sans parler de l'odeur du sang et de la mort. La violence de la bataille était telle que le pauvre petit chienchien tremblait de tous ses petits membres, la queue rentrée, tenant à peine debout sur ses pa-pattes. Pourtant, il avait une mission : il devait remettre la bourse pendue à son cou à Solis. Repensant aux paroles de sa maîtresse, la petite boule de poil ébène rassembla tout le courage dont il était capable, toujours tout tremblant. C'est lorsqu'un sadida le débusqua en poussant un cri guttural que pris de panique, le chienchien s'élança à corps perdu dans la bataille vers Solis...



Au même moment, dans la forêt des Imas, l'herbe semblait se plier toute seule : en tendant l'oreille, on pouvait entendre des bruits de pas feutrés. Kayme et son tifoux Yuuki étaient invisibles. Guidés par le flair du familier, et grâce à la particularité du pouvoir d'invisibilité, Kayme et Yuuki filaient comme le vent à travers les bois épais.

- Une chance que Papy Nubes et Aestus étaient présents, se remémora Kayme...

*Flash-back*

En effet, grâce à leur intervention contre l'assassin crâ, ce dernier envisagea la fuite devant une situation qui ne tournait pas en sa faveur. Il jeta alors un fumigène, stoppant d'une part une éventuelle attaque de la sram et d'autre part une riposte du vieil archer. Il lança un "nous nous reverrons" puis disparut sans laisser de trace.
A peine remis de leurs émotions que deux soldats déboulèrent hurlant des "à l'aide" à tue-tête. Arrivant à leur hauteur, Kayme et Nubes leur lança en même temps :

- Que s'est-il passé ?!!

Les deux rescapés leur résumèrent brièvement la situation, expliquant qu'ils avaient été mandatés par Sire Fousbuges pour chercher du renfort.

- Très bien, commença Kayme, je vais vous aider à conduire les renforts et...

Elle s'interrompit lorsqu'une main se posa sur son épaule.

- Tu n'as pas le temps pour cela, petite : tu dois rejoindre Solis au plus vite, intervint papy Nubes. Puis se tournant vers Aestus, lui fit un signe de la tête. Aestus apporta alors à Kayme son armure scarafeuille en écailles noires. Laisse-moi m'en charger et file.

Ils avaient raison... elle devait retrouver Solis au plus vite. Enfilant son armure noire et usant du sortilège d'invisibilité, elle fila guidée par Yuuki vers son mari.

*Fin Flash-back*




Le chienchien courrait à toute vitesse à travers la terrible mêlée, esquivant tant bien que mal les traits et les pattes des sadidas. Dans un dernier effort, il se jeta entre Solis et Fousbuges, la queue rentrée et les jambes tremblantes. Ce dernier, dans son élan, manqua de l'écraser, et il en aurait été ainsi si Solis n'avait pas empoigné la petite bête à temps. Cependant l'abaissement de sa garde coûta à Solis un trait dans la poitrine. Il oscilla sous le choc, la pointe de la flèche se faisant sentir sur son torax : heureusement que son armure était épaisse, un peu plus et le trait aurait transpercé sa chair. Avec en plus un chienchien à protéger, Solis et Fousbuges qui arrivaient avec peine à tenir à distance leurs assaillants se retrouvèrent de nouveau rapidement submergés. D'ailleurs, sentant que les deux redoutables combattants commençaient à être débordés, les sadidas chargèrent un nouvel assaut. Le baron et son second serrèrent les dents, prêts à accueillir cette nouvelle charge comme il se doit. Il se passa alors une chose inattendue : la troupe de sadida qui chargeait explosa soudainement. Une silhouette vêtue de pourpre recouverte d'une armure noire, suivie d'une petite boule orange, se posa, accroupie, entre les deux hommes, les bras écartés comme des ailes d'oiseaux.

- Kayme, Yuuki ! S’écrièrent à l'unisson Solis et Fousbuges.

- Technique de l'école Tanto'kuro, murmura Kayme : invisibilité d'autrui. Elle posa son index et son majeur sur les jambes de Solis et Fousbuges qui disparurent dans un nuage de fumée. Elle appliqua de même cette technique à Yuuki et Aiken qui se volatilisèrent de la même manière. Puis ramenant ses doigts devant elle, formant un cercle, elle murmura : Invisibilité...! Un voile pourpre l'entoura alors la faisant disparaître elle aussi.

Pendant ce temps, dissipant la fumée du piège masse, les sadidas encore indemnes reprirent leurs esprits, et constatèrent avec effroi que leurs cibles avaient disparues. Kayme, Solis et Fousbuges n'avaient pas eu besoin de se concerter pour savoir ce qui leur restait à faire. Profitant de leur invisibilité et de l'état de surprise de leurs ennemis, tous les trois attaquèrent sur trois fronts différents les Imas. Ces derniers ne tardèrent pas à être pris de panique, frappant dans le vide, ne sachant comment réagir face à ces ennemis invisibles. La débandade gagnait bientôt les sadidas, en faveur de la Saphirae. Cependant...

La troupe de Solis bien qu'invisible ne pouvait presque plus rien faire... dès que les Imas comprirent ils créèrent une toile d'araignée sylvestre... Solis, Kayme et Fousbuges étaient pris au piège mais personne ne pouvait les repérer... Les Imas continuaient à larder la forêt et les abords du château de leurs ronces pour être sûr de capturer le trio... Mishimaro quand à lui avait évité les ronces grâce à ses armures...

Cela faisait depuis ce matin que Gadis testait la nouvelle incantation avec ses invocateurs. Lorsqu'ils furent tous prêts ils partirent en direction de la forêt. A 25 minutes de marche, il découvrirent le massacre. Des cadavres aux couleurs de la Saphirae Nocturnus gisaient au bout des ronces enchevêtrées de façon à empécher tout mouvement. Gadis repéra Mishimaro...

- Mishimaro... On vient te sortir de là.

La troupe de Gadis coupa les ronces et sortit Mishimaro.

- Mishimaro, peux-tu rester au millieu de notre groupe pour nous dispenser de tes protections ?
- Biensûr !

La troupe reprit donc sa marche. Lorsqu'ils arrivèrent, les Imas restant se regroupèrent... Il en venait toujours plus... Ils se retrouvèrent plus ou moins encerclés, entourés par les ronces et les Imas.

Un Imas manifestement plus grand que les autres avança :

- Rendez-vous et nous vous tuerons vite... Nous ne somme même pas la moitiè du clan.

Alors que Gadis s'apprétait à répondre il entendit le "JAMAIS !" laché par son frère invisible non loin de là. Gadis lui chuchota de se mettre à l'abris.

Certes les invocateurs avait du mal à invoquer... Leur apprentissage avec Abrazelon Sixgriffe s'était mal passé vraisemblablement... Cepandant, pour la magie, seul Gadis les avait entraîné et pour cela il était bon...

Tous les invocateurs, y compris Gadis, se concentrèrent... Leur tête devint rouge sous l'afflux sanguin laissant découvrir des veines parcourants leur front...

- MAINTENANT !!

Tout le groupe, agissant comme un seul homme, leva la main au ciel... Puis rien...

- C'est tout ? ricana le sergent Imas.
- Patience est mère de sagesse...

Sitôt le mot fini qu'un éclair zèbra le ciel pour calciner le petit impudent, puis d'autres suivirent : un véritable orage se déchaîna pour foudroyer les Imas... Même L'invisibilté prodiguée par Kayme s'estompa sous la présence d'éléctricité statique... L'orage dura 25 secondes... Cela parut des heures au groupe d'invocateurs qui maintenait le sort. Quand il fut fini beaucoup d'Imas étaient morts... Beaucoup aussi s'étaient réfugiés sous des ronces ou des écorces de bois... Il ne restait maitenant plus que la moitié de la troupe ennemie, toujours en surnombre mais maintenant éliminable.

Alors que tous se préparèrent à retourner à l'action, un Enutrof étrange avança à travers les Imas. L'un deux essaya de le stopper, avant de se retrouver au sol, son pantalon baissé, un couteau de chasse enfoncé jusqu'à la garde dans sa gorge. Gadis et Solis reconnurent cette technique, cette fluidité... Mais c'était impossible, Kasselnikov était mort !

« C’est toujours difficile de choisir un camp. Les Imas sont nombreux et les Saphirae Nocturnus puissants. Je suis venu parce que vous aviez besoin d’aide et parce que vous êtes presque mes enfants, mais je n’ai pas tant de liberté que vous pourriez vous l’imaginer. »

Le vieillard avançait comme un spectre vers Gadis, Solis et vers Fousbuges. Il leur sourit à tous les trois. Le Sacrieur écarquilla les yeux et crût reconnaître dans le vieil homme celui qui, quand il était encore jeune, l’avait recueilli avant de se faire dévorer par son propre Tofu Royal… Mais non, c’était impossible. De toutes façons, à cet age, les vieux sages se ressemblent tous un peu, et ces souvenirs étaient si lointains…
Mais il n’eut pas le temps de s’étonner davantage. Les Imas, leur dit le vieil homme, sont encore une bonne cinquantaine dans les fourrés et se préparaient à charger. S’ils restaient ici, valeureux ou pas, c’en serait fini d’eux.

« Akeginu se bat plus en retrait, dans la forêt. Je vais vous frayer un passage jusqu’à elle, cela vous permettra de vous mettre à l’abri dans le château. Je ne peux pas faire davantage pour vous : bonne chance, mes enfants. »

Le vieil homme leur jeta à nouveau un large sourire, mais celui ci s’estompa bien vite : Et arrêtez de me saloper ma forêt avec vos éclairs. J’ai pas l’air, mais je vis dedans, moi.
Puis il disparut.

Les chevaliers de la Saphirae Nocturnus se regardèrent, perplexes. Etait-ce une hallucination ? Derrière eux, un passage béant était formé dans les arbres, lesquels étaient couchés ou déracinés, comme si un Mulou en rut y avait poursuivi un mignon petit marcassin. Ils pouvaient désormais s’enfuir !
Mais finalement, était ce nécessaires ? Après tout, ils avaient renversé la vapeur ! Ils pouvaient gagner une bonne fois pour toutes et éradiquer à jamais les Imas de la forêt du baronna !

Enfin, sans doute était-ce ce qu’ils pensaient avant qu’un projectile tournoyant ne sorte des arbres en direction des invocateurs venus en renfort. Lourd et tranchant comme une lame de rasoir, il traversa sans mal le plus jeune d’entre eux, lequel ne se rendit compte qu’il était mort que lorsqu’il vit son corps se scinder en deux parties presque égales. Le boomerang, car c’en était un, se dirigea en direction de Gadis, mais rebondit contre son épaulière, la faisant se plier en deux sous le choc, et faisant rentrer l’écaille dans l’épaule du jeune homme. Le contact chaud du sang qui perlait sous son armure lui fit serrer les dents, mais la blessure n’était guère profonde. Handicapante, très douloureuse, mais non mortelle.

L’arme, après avoir rebondi, reprit sa course en sens inverse, fauchant de nouveau le même invocateur et découpant à nouveau son corps dans l’autre sens avec tant de précision, que quand ses quatre morceaux retombèrent au sol, ils furent encore prêts à être emboîtés les uns dans les autres.

« Mais pourquoi est-ce aussi long ? Ils ne sont plus qu’une demi douzaine ! »

C’était la voix d’une jeune Sadidette, d’un age visiblement très peu avancé mais dotée d’une main experte, qui s’était emparé de l’arme fulgurante. Sans doute était-ce elle-même qui l’avait projetée, plus tôt.

« Ca nous a coûté trop cher comparé à ce que nous attendions : finissez moi le travail, et vite ! »

Les Imas réagirent immédiatement et sortant des fourrés à nouveau, fondirent sur le petit groupe. Leur nombre était incalculable, il en sortait de partout. Et cette pluie qui tombait à verse transformait les sol en boue infâme, rendant le sol instable, les pas des chevaliers lents et les explosifs de Kayme inefficaces. La fuite la plus rapide serait leur meilleure option.

Grâce au passage taillé –on ne sait comment– par le vieux Kasselnikov, ils purent assez facilement semer les Imas au travers de leur propre forêt.
Mais ce n’est que trop tard, une fois que les serviteurs du Démon Imas étaient loin derrière eux, qu’ils se rendirent compte que deux d’entre eux étaient restés au combat.

En effet, Solis et Fousbuges, déjà bien engagés dans les combats, avaient été rapidement submergés et encerclés. Le corps du Sacrieur était mutilé et son bâton ne fatiguait pas de repousser les Imas. Parfois, de temps à autre, il incantait en hurlant, projetant de sa main libre de violentes salves d’énergie destructrices.
Solis, lui, était couvert de blessures et son armure portait des encoches et des bosses de partout. Son épée était rouge, écarlate jusqu’au pommeau, mais blessé de plus en plus, il était à bout de souffle. Ils se battaient encore, tant qu’il leur restait des forces, mais ils se rendaient bien compte que pour eux, l’aventure se terminait.

Finalement, d’un coup de lance chanceux, un Sadida passa par la faille de son armure, perforant sa chemise rouge et empalant l’infortuné chevalier.
Solis tenta de riposter, mais blessé gravement, il manqua son coup et son élan le fit s’effondrer par terre, sur son coté droit.
Les Imas reculèrent alors, lances pointées dans la direction de Fousbuges. La jeune fille au boomerang s’avança alors, au milieu de ses soldats sylvestres, un sourire carnassier au visage.

« Rends-toi, Sacrieur, ou meurs avec tes hommes. »

Un sifflement se fit entendre. Une fleche sortit d'un arbre transperça le corps d'un des soldats de part en part, pour finir sa course dans la jambe de la jeune fille, qui fut forcer de se trouver un genoux à terre, face à ses ennemis de la saphirae.
Celle ci tenta de retire la fleche, mais une autre vint se planter dans sa main.
Les membres de la saphirae purent distinguer Khris posté sur une branche armant à nouveau son arc. Les imas paniquèrent et laissèrent les prisonniers, pour se refugier derrière la jeune fille qui, de toute évidence était leur chef.

_Croyez moi quand je vous dit que la prochaine fleche que je tirerais viendra se planter dans votre tête, si vous tenter de faire quoique se soit vous et vos hommes.

En prononcant ces mots Khris revela sa position à la jeune fille qui envoya son boomerang dans sa direction.
Khris n'eu d'autre choix que de sauter pour l'eviter de justesse, et celui-ci se planta dans l'arbre.
Il eu le temps de tirer une fleche qui termina sa course dans la poitrine d'un sadida, et atterit devant ses compagnons blessés.
La jeune fille put alors retirer la fleche planté dans sa main. Et se releva tant bien que mal, une fleche toujours planté dans sa jambe.
Elle regarda Khris et se mit à rire.

_Un Crâ borgne ! Je n'ai jamais rien vu d'aussi risible, mais je dois reconnaitre que tu vises plutot bien. Maintenant j'aimerais que tu me dises ce que tu comptes faire seul contre nous. Tu es à découvert et il ne te reste plus qu'une fleche.

Khris sourit, la situation ne semblais guère l'inquieter.
Puis il sorti un flacon de sa poche.

_Tu as raison, mes compagnons sont épuisé et je ne suis guère de taille à vous affronter tous. Alors il ne me reste plus grand chose à faire, sinon boire une dernière fois à ma santé. De plus le soleil est à son zénith et il faut très chaud, alors vous comprendrez aisement ma soif.

Joignant les gestes à la paroles, Khris déoucha le flacon et en bu une petite gorgée. Puis il retira son bandeau pour impregner un peu de liquide dessus et le porta à son oeil qui était toujours fermé.

_Tiens je t'offre même à boire, tu vois bien à quel point je ne suis pas rancunier du fait que tu désires nous tuer.

Khris jeta le flacon en direction de la jeune fille, celle-ci le rattrapa facilement puis elle le porta à sa bouche avant d'être arreté par l'odeur qui s'en dégageait.

_Mais c'est de l'alcool pur !

En un eclair Khris sorti sa dernière fleche, et enroula son bandeau sur la pointe de celle -ci, de son autre main il alluma un briquet et le porta sur la pointe de sa fleche qui s'enflama instantanement.

_Exact ! s'exclama Khris

Le jeune fille posa les yeux sur le sol et s'aperçu que le combat les avaient mené dans une petite clairière ou le sol était jonché de brindille et d'herbe séché par le soleil.

_Sois maudit espèce de sale...

Khris ouvrit son oeil resté clos pendant trop longtemps, encocha sa fleche qui fila droit sur le flacon que tenait encore la jeune fille.

_borgne ? Plus maintenant ! fit Khris

La fleche enflammé atteingnit son objectif et une remarquable gerbe d'alcool qui pris feu instantannement se repandit sur la jeune fille et ses soldats, le feu avait merveilleusement pris en raison de leurs cheuvelures... particulière. Les sadidas s'enfuirent en hurlant. Et Khris se retourna vers ses compagnons. Sorti une dague et coupa leurs liens

_Allons-y ! C'est le moment ou jamais, j'ai put observer nos ennemis et ils sont bien plus que nous ne l'imaginions.

Khris commença à courir loin du feu qui commençait à prendre de en plus d'ampleur, puis il s'arreta et se tourna vers Solis qui s'était reveillé depuis son arrivée.

_Rapelle moi, une fois au chateau de remercié chaleuresement ton frère. Son nouvel arc est vraiment excellent !!!

Solis resta muet un long moment. Son armure était bosselée et brisée par endroit. Ses belles capes et le kilt qui camouflait ses jambes étaient déchirés et couverts de sang, ses épées émoussées et son corps très meurtri. Le javelot qui l’avait transpercé était posé à coté de lui, encore couvert de sa substance vitale. Ses jours, grâce à Akeginu, n’étaient plus en danger, mais son corps, lui, refusait encore de fonctionner.
« Lèves-toi ! » semblait-il s’ordonner. « Lève-toi, stupide machinerie de chair ! » mais rien à faire.
En dépit de ses efforts, il était bel et bien bloqué, à moitié effondré sur un arbre. Khris et Akeginu le regardaient et personne ne savait vraiment quoi faire. Rentrer, avec un tel blessé dans la coterie, c’était impensable. Le baron, revêtu d’une lourde armure d’écailles et armé d’épées gigantesques serait un fardeau bien trop lourd. Et tous avaient faim, soif, étaient blessés et fatigués.

La pluie tombait a verse, maintenant, sur les restes dévastés de la forêt environnante. Le combat rapide de Khris contre les Imas en fuite avait transformé la forêt verdoyante en clairière désolée. La fumée qui s’échappait des arbres mort cessa avec les flammes, et apparût entre les myriades de gouttelettes argentées un spectacle d’horreur, un champ de cadavres et d’arbres calcinés.

Solis poussa un long soupir. Il ne restait plus qu’à espérer que la Saphirae les trouvent avant les Imas…
Soudain, un buisson brûlé à demi se mit à frémir, et Aiken, le petit chienchien noir de Kayme s’en extirpa. Trottinant timidement vers le petit groupe, il posa ses pattes antérieurs sur les jambes de Solis, et leva la tête pour mettre en valeur le message qui pendait à son cou.

Le baron s’en saisit tant qu’il put, une caresse pour Aiken, et porta le message à ses yeux. Une liste des officiers Imas y était faite et un plan de leur quartier général y était dessinée.

« Cette fille, Tod… » se dit-il. « C’est la cadette Renraw… J’ose à peine imaginer ses deux ainés… »

Mais reprenant le sourire, il serra le plan dans ses mains. Maintenant qu’il savaient où se terraient ses ennemis, il la tenait sa vengeance !

Khris s'avanca près de Solis. Il s'agenouilla pour se trouver au la même hauteur que lui.

_Je suis profondement navré mon ami, je n'ai pus arrivé à temps pour empecher ceci.

Khris désigna la blessure faite par les Imas

_Et croyez moi quand je vous dit que j'aurais aimé trouver une autre solution que d'enflammer une partie de la forêt. J'ai cru voir notamment que nous tenions notre revanche entre vos mains. Je ne sais pas encore ce que vous comptez faire. Mais si vous souhaitez rester ici et attendre que vos blessures ne vous empeche plus de marcher jusqu'au chateau, ou encore que les renforts arrivent, je serais ravi d'être vos bras pour vous défendre mon ami.

Khris se releva et regarda Akeginu et Fousbuges

_Fousbuges, Akeginu, êtes vous en état de vous battre en attendant les renforts ?

Darkpoupoule se levait par cette belle matinée dans sa nouvelle chambre dans le chateau de la saphirae.
La tete encore remplie du fracas des batailles de la veille, et le corps encore rempli de liqueur etrange pandaliennes et moonesques, elle se pencha a son balcon puis vomi a peu pres tout le contenu de ses tripes...
Elle s'assoupie alors contre le balcon manquant de faire une chute idiote.
C'est alors que dans son semi coma, elle vit le combat entre kayme et le terrible cra.
Voyant que son allié avait besoin d'aide, Darkpoupoule s'equipa de son armure ultra legere scarafeuille, de ses dagues et de son lourd bouclier. Malheureusement elle ne trouvait plus sa toute nouvelle amulette, l'oeil de kanigrou.
elle chercha partout dans la chambre entendant le combat qui faisait rage dehors ce qui ne manquer pas de la stresser encore plus. Puis elle vit que c'etait son bouloute qui jouait avec dans le couloir...
Reprenant l'amulette et assenant un coup de pied magistral dans le fondement du povre petit animal et fonça vers le balcon et l'enjamba aisement faisant une chute d'une dizaine de metre mais retombant avec souplesse sans se faire le moindre maux.
Elle vu que kayme aidé par le vieux nubes et aestus avait dominé le combat... c'est alors qu'il vu un nuage de fumée explosé surement dut a un fumigene puis remarqua par le pont levis une silouhette s'echapper vers la ville.
Etant consciante de son inutilité au combat, votre naratrice decida de suivre la silouhette en etant invisible...
La silouhette s'arreta puis le cra repris sa forme normal avant d'entrer dans la ville.
Elle le suivit en restant camouflé et en esquivant les gardes protegeant la grande cité en escaladant a la vitesse d'un eclair la muraille pourtant imposante. du haut de la muraille, elle vit le cra s'enfoncer vers le quartier riche et sauta sur un toit avec legereté pour ne pas le perdre de vue.
Au bout d'un moment, le cra s'arreta devant une des demeures imposantes du quartier puis rentra dedans...
Darkpoupoule decida de le suivre voyant une large cheminée non utilisée dans la demeure en question. Elle se faufila dedans plus agile encore qu'un chacha en indigestion d'oeuf de tofu et s'arreta de tel façon a pouvoir ecouter les conversations du salon sans etre vu...
La elle entendit une conversation entre deux personnes masculines qui parlait de la saphirae nocturnus

-Tres bien, vos renseignements nous on etait tres utiles...
Grace a vous, la saphirae est tombé dans un piege mortel et il y a de fortes chances pour que la guerre soit bientot gagné en notre faveur...
il ne reste que peu de membres qui auront beaucoup de difficulté quand nous les reattaqueront

Sur ce Darkpoupoule voulu voir le visage des deux individus et elle prena le risque en etant invisible de sortir de la cheminé.
a peine elle descendit que les deux individus s'eloignerent... elle eut le temps de reconnaitre le cra mais il bloqué la vue pour voir l'autre individu.
Ils passerent dans l'autre pieces et la quand Darkpoupoule voulu regarder... le cra l'attendait l'arc tendu pret a tirer...

-Qui es tu sram?

Ne comprenant pas trop bien comment avait il perçu son camouflage,elle s'esquiva rapidement se dirigeant vers la cheminée lorsqu'une fleche vint transpercer son molet.
Elle s'arreta net, se releva, et se retourna lentement vers le cra...
Dans un eclair, Darkpoupoule sorti sa dague et son bouclier et fonça betement vers le cra qui la transperça au niveau du torse avec une fleche magique. la elle s'effondra puis disparu dans un nuage de fumée.
Le temps que le cra comprenne, votre narratrice avait quitter la maison par une fenetre et s'etait refugié dans un quartier plus a son gout.
Le temps de reprendre ses esprits, elle se dirigea vers le chateau de la saphirae pour enlever le voil sur ce mystere